Réussir dans le charbon : A la découverte de Tom Osborne

En Afrique, une idée d’affaires fructueuse peut paraitre banale pour presque tout le monde, le cas de la production de charbons. Et pour raison : on a tendance à chercher des concepts complètement neufs.

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En Afrique, une idée d’affaires fructueuse peut paraitre banale pour presque tout le monde, le cas de la production de charbons. Et pour raison : on a tendance à chercher des concepts complètement neufs, des business qui peuvent épater le monde, des produits innovants, de nouvelles inventions, etc. Et à force de rechercher de l’extraordinaire, on passe à cote des concepts fructueux, faciles et moins chers à réaliser. Tom Osborne est devenu populaire à l’Age de 17 ans, en produisant du charbon. Aujourd’hui, à  19, ans Tom est considéré comme un CEO à suivre en Afrique.

Qui est Tom Osborne ?

C’est l’histoire du benjamin d’une famille Kenyane qui vit paisiblement en zone rurale, non loin de Nairobi, jus qu’a ce qu’en 2013, alors encore âgé de 17 ans, sa mère est diagnotisee d’une infection pulmonaire. Tom fait des recherches pour en savoir plus des infections pulmonaires. A l’école, il apprend que les fumées tuent plus de gens que le paludisme, le VIH, et la tuberculose réunis. C’est l’information qui vient bouleverser le cours de la vie du jeune homme et en faire un entrepreneur.

Sachant que le bois de chauffe et le charbon constituent la source principale d’énergie culinaire au Kenya, Tom était choqué en s’imaginant la quantité de CO2 absorbée par sa maman et les autres femmes en cuisinant pour leur famille. Tom était également révolté de ce qu’étant le plus jeune à  la maison, il devait nettoyer les casseroles noircies par les fumées sombres de bois de chauffes et charbons ordinaires. Il décida de réfléchir à une solution. « Et si l’on pouvait produire du charbon qui ne fume point », se disait-il.

Il fit des recherches sur le net et parvint à rentrer en contact avec des étudiants américains qui développaient des projets de charbon écologique. Ceux-ci lui enseignèrent tout ce qu’il voulait savoir et qu’il mit en pratique par la suite. Après quelques essais réussis à petite échelle, Tom réalise une collecte de $1000 des amis, parents et connaissances pour se procurer un fut métallique et quelques outils supplémentaires pour produire son  GreenChar. C’est le nom que Tom choisit pour dénommer son charbon plutôt propre, dégageant 95% moins de fumées que le charbon ordinaire et durant deux fois plus longtemps que le charbon ordinaire. Tom venait de créer une entreprise, GreenChar.

Aujourd’hui cette entreprise participe à la réduction d’environ 23000 kg d’émission de dioxyde de carbone par an, sauve 3 arbres par mois, impacte la vie de 8000 individus et emploie 15 personnes. En 2014, elle a réussi à lever $100.000 des philanthropes. Entre temps, pour ce projet, Tom Osborne, a récemment été choisi comme l’un des 42 participants d’Echoing Green pour 2014. Plus de 3000 organisations du monde entier avaient fait la demande de participation. Tom, qui est le plus jeune récipiendaire dans les 27 ans d’histoire d’Echoing Green, y a reçu une subvention de $80.000 pour deux ans et en devient membre à vie. Il a aussi été sélectionné pour Anzisha Prize 2014 ou il a gagné $10.000.

Tom qui a constitué une équipe solide des jeunes de son âge autour de ce projet continue des recherches pour améliorer son produit et le rendre encore plus performant. Cette équipe a déjà réalisé de petites prouesses à côté du charbon: les foyers de cuisine répondant aux normes de GreenChar. Ils ont initié des cours dans des communautés kenyanes pour enseigner aux populations rurales comment fabriquer un charbon sain et plus économique. Cette initiative est plutôt une réussite et attire les organisations internationales.

Comment produire le GreenChar ?

Le GreenChar n’est autre que ce que j’ai nommé « charbon écologique » dans l’article « Simples investissements a forts impacts sociaux ». C’est du charbon produit, non en détruisant des arbres qui nous sont très utiles, mais grâce aux déchets agricoles.

Equipement et outils : Un fut métallique, un ou plusieurs moules métalliques, une ou plusieurs tiges métalliques à presser, marteau.

Matières premières : épluchures de banane, de manioc, épis secs, coques des noix, restes de cannes à sucres, herbes séchées, brindilles, déchets de menuiserie, etc. Bref, toute ordure provenant des plantes, amidon.

Préparation : Veiller à ce que les déchets soient bien séchés avant la carbonisation.

  • Ouvrir la face supérieure du fut et faire 5 à 6 trous sur l’autre face. Confectionner un couvercle pour la face supérieure.

 

  • Mettre le fut sur le côté, puis remplir les trous au bas du fut avec les déchets très inflammables, tels que les épis.
  • Poser le fut sur des cailloux de sorte que plus tard on soit capable de mettre le feu aux débris à partir du bas.
  • De la face ouverte du fut, y introduire d’abord un bâton solide pour créer une sorte de cheminée, puis les déchets. Eviter de déboucher les trous du bas qui ont été remplis de déchets a l’étape # 2.
  • Une fois le fut rempli de déchets, le laisser ouvert pendant que l’on met du feu aux déchets au bas du fut. Une fois qu’on est assuré que le feu commence à bruler les déchets à l’intérieur du fut, enlever les trois cailloux, de telle sorte que le fut repose directement sur le sol. Veiller à prévenir l’air de pénétrer le fut par le bas.
  • Une fumée très épaisse et humide dégagera du fut. Permettre 2 à 3 minutes pour évacuer toute l’humidité, ensuite fermer le fut et boucher tout accès de l’air dans le fut. On peut utiliser le sable pour cela.

 

  • Ainsi commence la carbonisation. Laisser carboniser pendant 15 à 20 minutes, ou un peu plus ; dépendamment de la densité des déchets utilisés. Aux déchets légers, laisser carboniser pour un minimum de temps et aux déchets lourds, laisser plus longtemps. L’objectif est d’obtenir une matière carbonisée (charbon), mais pas en cendre. Si l’on laisse bruler trop longtemps, les déchets passent de l’étape du charbon à la cendre, annulant ainsi tout l’effort.
  • Apres carbonisation, sortir les restes du fut puis les écraser.
  • Ajouter de l’amidon au charbon : cela peut être de la purée de manioc. Bien mélanger les deux substances.
  • Introduire la patte de charbon-amidon dans le moule, puis condenser le produit dans le moule en le martelant avec la tige à presser. Ensuite sortir le produit condensé du moule.
  • Sécher le produit final qui est le charbon bio.

Cette video vous en donne de meilleures orientations.

Répliquer le business dans d’autres parties d’Afrique

Le problème de l’énergie culinaire est encore tout entier en Afrique. La plupart des sources modernes d’énergie demeurent inaccessibles aux ménages africains. Le charbon reste alors la source privilégiée. C’est malheureusement l’une des raisons de la déforestation que nous devrions plutôt combattre. Le concept de Tom Osborne est donc la bienvenue. Si vous étudiez bien le processus, vous pourriez mettre au point un produit encore bien plus performant que celui de Tom et envahir les marchés dans votre pays d’origine. Mettez aussi en place une ONG œuvrant pour la préservation de la foret, un site internet pour vous faire connaitre à l’extérieur et faire entendre votre voix.

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