Les produits cosmétiques qui sont toutes substances utilisées pour améliorer l’aspect et l’odeur corporels, constituent la catégorie des produits les plus commercialisés en Afrique, après les produits alimentaires. Aujourd’hui, les cosmétiques sont devenus une nécessité de base, et tout le monde, y comprises les personnes pauvres font le nécessaire d’améliorer la façon dont ils paraissent et sentent. Cette tendance s’accentue encore plus avec la croissance de la classe moyenne et l’autonomie financière croissante des femmes africaines. Le marché des soins de beauté est supposé atteindre $ 13,2 milliards sur le continent en 2017. Il devrait par ailleurs doubler au cours de la prochaine décennie, avec un taux de croissance annuel projeté de 5-10%.
C’est ainsi que les grandes firmes mondiales de production des cosmétiques telles que L’Oreal, Olay, Avon, Nivea, Lancôme et autres s’implantent petit à petit sur le continent. Distributeurs, franchises ou chaines de boutiques, le marché africain est aujourd’hui rempli des produits venant principalement d’Europe, d’Amérique du nord et d’Asie.
Cependant, si au cours des dernières décennies, les consommateurs africains utilisaient les cosmétiques importés sans tenir compte de leurs textures et leurs constituants, plusieurs enquêtes, notamment celles d’Euromonitor, révèlent que les africains deviennent de plus en plus exigeants quant aux produits qu’ils utilisent. De plus en plus, les gens préfèrent les produits aux ingrédients naturels comme les herbes locales, des ingrédients adaptés à la peau noire, des remèdes aux imperfections comme les taches sur la peau, des traitements antivieillissement. Voilà qu’ont bien compris un bon nombre d’entrepreneurs africains qui ont investi dans cette artère du marché cosmétique en Afrique et qui s’en sortent pas mal. Dans cette première partie de cet article, nous allons à la découverte de quelques-uns.
La lionne de l’industrie cosmétique : Tara Fela-Durotoye
Tara Fela-Durotoye est la directrice générale et directrice de création de House of Tara International, la plus grande société de maquillage nigériane.Cette marque de produits cosmétiques est née alors que Tara était à l’université. Une collègue qui appréciait sa façon de se maquiller lui demandait de la maquiller aussi.Puis un jour, elle lui demanda pourquoi ne commencerait-elle pas un business dans le maquillage.
Invitée à maquiller la femme d’un dignitaire pour son mariage, elle investit $100 pour les produits. C’est ainsi que commença House of Tara. Au fur et à mesure, elle réalisa le manque sur le marché des produits destinés à la peau noire. Apres plusieurs recherches elle commença à fabriquer ses propres produits. L’organisation est vite passée d’une petite entreprise de maquillage a une entreprise aux 17 franchises avec plus de 4.000 représentants de vente indépendants.
Tara House opère sur trois principaux secteurs d’activité: Studio de Make-up, école de maquillage et ligne de produits Tara comprenant des produits de beauté et des kits de maquillage professionnel. Tara est la créatrice de trois célèbres lignes de produits : Tara Orekelewa Beauty, Inspired Perfume et H.I.P Beauty. La vidéo ici.
Zeze Oriaikhi, leader de l’industrie cosmétique en Afrique du sud
Lorsque Zeze rentra de l’Angleterre en 2009, les produits cosmetiques qu’elle avait l’habitude d’utiliser en occident ne tenaient plus sur elle et lui causaient des allergies. Elle réalisa que les produits occidentaux n’étaient pas adaptés au climat de l’Afrique. C’est alors qu’elle décida de commencer la production de sa propre ligne de produits. C’est ainsi que commença Malée Cosmetics.
«Pour commencer, je me suis mise dans la peau du consommateur pour identifier le genre de produits qui marcheraient. Je commençais alors à en apprendre davantage sur les ingrédients. », dit-elle lors d’une interview accordée à CNN. Apres des recherches sur l’industrie des produits cosmétiques, à travers des enquêtes auprès des producteurs existants et des forums de consommateurs, Zeze comprit la constitution, les ingrédients et le processus de fabrication des cosmétiques. Elle réalisa l’absence d’ingrédients naturels dans la plupart des produits de ses enquêtes.
Elle venait de découvrir une niche. Ensuite, elle entra en contact avec des chimistes avec qui elle constitua une équipe de recherches et de développement qui ensuite découvrit les vertus, sur la peau, de plusieurs plantes et herbes abondantes en Afrique du Sud, notamment : l’avocat, la noix de coco, l’amande, le blé, le beurre de karité, l’aloe vera, la menthe, la pamplemousse et le thé extrait d’arbres. Ces ingrédients ont donné naissance à des produits naturels de qualité, y compris des savons, des hydratants, des parfums, shampooings et revitalisants produits par Malee et commercialisés en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord. Vidéo.
Suzie Wakobi, leader de l’industrie cosmétique Kenyane
Suzie beauty a été créée par Suzie Wakobi en 2011, après son retour des Etats-Unis et une rupture en produits dans sa trousse de beauté. Suzie décida alors de se lancer dans l’industrie de fabrication des produits cosmétiques, particulièrement les make-up ou fonds de teint. Apres quelques mois d’apprentissage sur le net, les vidéos, et en rentrant en contact avec des producteurs déjà établis elle organisa une levée de fonds et put collecter $187 mille.
Dans un premier temps Suzie choisit d’importer les matières premières de l’occident et de l’orient, le temps de mieux comprendre les herbes locales. Les premiers produits de cette jeune entreprise furent sur le marché en May 2012, et en Décembre de la même année, elle avait déjà un revenu de $142 mille. En 2014 la ligne Suzie regorge une quinzaine de produits qui sont vendus dans une trentaine de boutiques au Kenya et Suzie Beauty est à sa troisième franchise. Dans une interview accordée a Kuza Biashara Kenya, Suzie affirme être en bonne position d’affaires et que Suzie Beauty continue son bon bout de chemin. Suzie venait d’ouvrir le «Suzie Beauty School of Makeup Artistry», une école de maquillage. Elle vend ses make-up à $10 le produit.
Victor Rasugu
Animés par l’envie d’échapper à rejoindre le nombre toujours croissant de jeunes instruits mais sans emploi au Kenya, Victor et deux de ses amis, alors étudiants, décidèrent de se lancer dans l’entrepreneuriat. Apres avoir examiné plusieurs idées d’affaires, ils décidèrent d’investir leur capital de $1900 dans l’industrie des produits cosmétiques. Ils avaient réalisé que la plupart des dames achetaient des lotions a part de la glycérine et mélangeaient les deux. «Nous avons décidé de produire une lotion de beauté qui aurait de la glycérine intégrée, avec des ingrédients naturels comme l’avocat, l’aloe vera et le tournesol…
Nous avons ensuite consulté un scientifique cosmétique qui nous a guidés sur la formulation et le développement de la gamme de produits», déclare Victor à How we made it in Africa. En 2007, voyait le jour Melrose Bounty and Brown avec une nouvelle gamme de laits de beauté qui va très vite conquérir cette artère du marché des cosmétiques.
La force de cette entreprise qui prend une nouvelle dénomination en 2011, Melbreeze, se situe dans les ingrédients de ses produits, notamment les extraits du maïs, du soja, du tournesol, de l’avocat et de l’aloe vera. En 2010, Victor et compagnie furent offerts l’achat de la société à la hauteur de $340 mille, une offre qui fut rejetée, car la vraie valeur de la société était à l’époque estimée à $830 mille. Aujourd’hui la société génère entre $35 et $40 mille de profits par an et la société vend ses produits sur toute l’étendue du territoire kenyan.Video.
Christian Ngan, le king de l’industrie des produits cosmétiques en Afrique Centrale
En début d’une carrière professionnelle prometteuse dans le monde de finance en Europe, Christian Ngan décide contre toute attente de rentrer au Cameroun pour monter une entreprise dans les cosmétiques. Le phénomène de blanchissement de la peau grâce aux produits de beauté étant très répandu au Cameroun, il pense qu’en créant une ligne de produits aux ingrédients naturels, il pourrait aider cette population, éveiller la conscience populaire et rendre les africains fiers de leur identité.
Avec un capital de $3000, Christian fonde Madlyn Cazalis. Il produit Lotions, laits de beauté, crèmes, savons, gommages et sérums pour peaux noires et métissées, tous, à base des plantes africaines. Il ajoute à cet aspect naturel de ses ingrédients, une valeur traitante a ses produits : lotions antitaches aux crèmes traitant les imperfections de la peau, Madlyn Cazalis a de quoi séduire les camerounais. En moins de 24 mois cette gamme de produits envahit l’industrie des produits cosmetiques dans cette région d’Afrique. De nos jours les produits Madly sont disponibles au Cameroun et au Gabon, avec l’objectif de conquérir toute l’Afrique centrale. Video.
L’industrie des produits cosmétiques est l’une des rares qui garantit un bon retour d’investissement et qui offre de nombreuses opportunités en Afrique. Le marché des cosmétiques peut sembler occupé, il est au fond très ouvert pour des entrepreneurs objectifs. Comment alors commencer dans cette industrie ? C’est ce qui fera l’objet de la deuxième partie sur ce thème.