Jatropha – Cette plante produit le carburant et chasse les moustiques

Après trois ans de recherche, un entrepreneur ougandais a créé une usine de production d'huile de Jatropha à utiliser comme carburant.

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Après trois ans de recherche, un entrepreneur ougandais a créé une petite usine de production d’huile à utiliser comme carburant. Et, il s’agit du jeune chercheur Somu Nsibirwa et de son huile de Jatropha. Cet agrocarburant a été bien accueilli en Ouganda, comme un alternatif moins cher aux produits du pétrole. L’aubaine est encore plus grande pour Nsibirwa parce que cette huile est très répulsive aux moustiques. Alors que l’Ouganda est sérieusement touché par le paludisme. Et, cette huile apparaît comme un vrai effort dans la lutte contre cette maladie. Elle ne produit pas de fumée en brûlant, n’est pas inflammable et brûle 10 fois plus longtemps que la paraffine classique. Ainsi donc, elle n’a aucune incidence sur l’environnement.

Jatropha

Le Jatropha est une plante tropicale et toxique originaire de l’Amérique du Sud. Mais elle est aujourd’hui répandue un peu partout au monde. Elle est cultivée pour plusieurs raisons, entre autres, la production d’huile à usage industriel. Cette plante à feuilles caduques est tolérante à la sécheresse et peut vivre plus de 50 ans.

Le Jatropha est facile à gérer car il ne demande pas de pratiques agricoles spéciales comme l’usage des engrais à son épanouissement. Il est résistant à toutes les contraintes comme la sécheresse. En plus, le Jatropha indigène est bien connu pour son efficacité à mieux capter l’eau. Ainsi qu’atténuer les contraintes de la déforestation.

Depuis quelques décennies, des études sont faites autour de cette plante et son huile. Il s’est avérée que, produite sous certaines conditions, son huile peut à 100% se substituer au diesel. D’ailleurs, en 2009, un avion américain avait déjà volé avec un plein d’huile de jatropha comme carburant. Cependant, les techniques de production d’huile de Jatropha ont été gardées sécrètes. D’autre part, les gens ont été découragés d’investir de grands moyens dans cette industrie. Parce que cette plante «ne pourra pas être à la hauteur des espérances».

En effet, plusieurs exploitants ont, après plusieurs tests renoncé à la culture du jatropha, parce qu’il ne produit  pas les quantités espérées.

Somu Nsibirwa ne le voit pas ainsi

Cependant, le jeune chercheur ougandais est resté longtemps sceptique avec tous ces rapports… Somu Nsibirwa est irrité de la dépendance excessive des populations aux sources conventionnelles de carburant comme la paraffine et le diesel. Il s’est alors donné la mission d’apporter une solution durable au marché du carburant tout en protégeant l’environnement. «C’est vrai, on ne peut pas produire des millions de tonnes de carburant de Jatropha. Cependant, même de petites quantités pourraient bénéficier aux populations pauvres. Surtout en zones semi-arides et isolées des pays sous développés comme l’Ouganda».

Aussi, après trois années de recherches et de tests, Somu Nsibirwa en est venu aux faits. Il a installé une usine de biocarburant dans le village de Nakifuma dans le district de Mukono. En ce moment, l’usine extrait l’huile manuellement. Cependant, elle se prépare à installer une usine mécanique qui permettra d’augmenter la production actuelle plus de dix fois. «La capacité actuelle de notre usine manuelle est d’environ 500 litres par jour, ce qui est bien en deçà de la demande» a-t-il noté.

Processus de production

Une fois que les graines sont récoltées, elles sont séchées pendant environ trois jours en fonction des conditions météorologiques. Elles sont ensuite broyées pour séparer l’enveloppe de la partie charnue de la graine. Sa chair blanche est ensuite broyée soigneusement et laissée dans un décanteur à partir duquel l’huile est filtrée. Ensuite, elle est emballée dans des récipients de quantités différentes. L’huile peut, enfin, être utilisée comme carburant dans sa forme originale, sans aucun additif supplémentaire.

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 En ce moment, son entreprise possède ses propres champs d’arbres de Jatropha. Mais elle s’approvisionne aussi les graines de Jatropha des agriculteurs et producteurs du nord de l’Ouganda. Bien que leur offre ne soit pas fiable. Ce qui lui force même à acheter les graines en provenance de la Tanzanie et du Kenya.

Le Jatropha était populaire en Ouganda au temps où la vanille était considérée comme de l’or vert. Mais étant donné que les prix de la vanille ont chuté, les agriculteurs l’en ont négligé. Le Jatropha était alors utilisé pour fournir un soutien aux plantes de vanille.

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Entrepreneuriat social

Somu Nsibirwa est un défenseur de l’environnement. Il explique qu’il rêvait contribuer dans la lutte contre les changements climatiques. Il pense marquer sa contribution avec un carburant bio qui pourrait atténuer la dégradation de l’environnement.

Son entreprise a déjà planté les arbres sur environ 200 acres de terre dans le district de Mukono. C’est dans le but d’assurer un approvisionnement constant des semences qui sont la matière première pour son usine. En outre, l’entreprise sensibilise et encourage les agriculteurs à adopter cette culture; et ils a déjà recueilli plus de 1000 agriculteurs.

Ainsi donc, l’usine produit du pétrole et des lampes d’argile et vend un ensemble de deux lampes avec 200 ml. En plus de fournir de la lumière, l’odeur de l’huile brûlante agit comme un répulsif contre les moustiques. Elle est donc idéale pour remplacer les bougies dans les foyers tout en les préservant du paludisme.

Aujourd’hui, le paludisme est connu comme la première cause de mortalité en Afrique. Les ménages de la région pourraient être encouragés à utiliser ces lampes d’argile et l’huile pour réduire les effets mortels de moustiques. En Ouganda, ce bio-carburant et ses lampes en argile sont maintenant entrain de remplacer les bougies et des lampes d’étain utilisées dans les maisons rurales et les places de marché qui, dans la plupart des cas polluent l’environnement avec trop de fumée et de suie et en même temps brûlent très vite.

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